Derrière le code ouvert : une conversation avec un développeur passionné par l'Open Source
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Bonjour,
Je m'appelle Arnaud et je suis développeur Java chez Objectware.
Au quotidien, je travaille sur des applications en Java 17-21, de l'Angular 12-16, et bien sûr du HTML 5 et du CSS 3.
Durant mes douze années d'expérience, j'ai eu l'occasion de travailler dans différents métiers, dans des projets de grande ampleur, que ça soit pour des clients ou en interne : le secteur public avec la direction des finances publiques, le voyage avec un pure-player reconnu dans le domaine, la banque et le paiement instantané et enfin, l'assurance.
Quelles sont les différences entre les notions de « libre de droit » et de « l’open source » ?
Un logiciel "libre de droit" fait généralement référence à l'utilisation libre et parfois gratuite sans restriction majeure, tandis que "l'open source" se rapporte à des logiciels dont le code source est ouvert et peut être modifié et partagé, mais souvent sous certaines conditions dictées par la licence sous laquelle il est publié. (GNU Général Public Licence GPL, MIT Licence, etc.)
De quelle façon Objectware perçoit l’utilisation de l’open source sur l’ensemble de vos projets ?
En tant que développeur, Objectware nous laisse assez libre de l'utilisation des logiciels tant que nous respectons les règles de sécurité imposées par nos clients.
Quelles sont selon vous les forces et les limites des contenus open source ?
Les contenus open source, et plus particulièrement les logiciels ont plusieurs atouts, mais aussi des limites qui vont influer sur notre utilisation ou non dans nos projets.
Les points positifs :
- Collaboration et innovation : l'open source encourage la collaboration entre développeurs du monde entier. Cela crée une émulsion et conduit à de l'innovation et une amélioration continue des logiciels.
- Transparence et sécurité : la possibilité de consulter le code source par quiconque est rassurante. Les utilisateurs peuvent aussi modifier ce code afin d'améliorer sa sécurité, car des failles peuvent être identifiées et corrigées rapidement par la communauté.
- Communauté et support : les projets open source ont souvent une communauté active et engagée qui offre son aide et son soutien.
- Flexibilité et personnalisation : les utilisateurs peuvent repartir du code existant et l'adapter à leurs besoins spécifiques.
- Réduction des coûts : les logiciels open source sont souvent gratuits ou à coût réduit, ce qui les rend accessibles par tous (particulier, entreprise et organisation à budget limité).
Les points négatifs :
- La qualité du support et de la documentation : le support étant apporté par la communauté, composée d'une multitude de profils et de niveaux, il peut parfois être moins structuré et moins efficace qu'un support payant délivré par des personnes formées au produit.
- La compatibilité et l'intégration : il peut y avoir des problèmes de compatibilité avec d'autres logiciels ou d'autres systèmes d'exploitation, surtout dans le cas des projets open sources qui ne sont pas largement adoptés.
- Sécurité : la sécurité peut aussi être un point négatif ! Un projet open source mal conçu ou mal géré peut également présenter des risques de sécurité si les contributions ne sont pas correctement revues ou si les failles ne sont pas rapidement corrigées par la communauté.
Quelle place prennent les applications commerciales ?
Les applications commerciales (ou logiciels propriétaires), occupent une place très importante sur le marché. Voici quelques raisons pour lesquelles elles restent dominantes dans de nombreux secteurs :
- Modèle économique éprouvé : les entreprises qui développent des logiciels commerciaux vendent généralement leurs produits ou services sous forme de licences, d'abonnements ce qui leur fournit une source de revenus prévisible et stable. Cela assure leur pérennité dans le temps.
- Support et services : les logiciels commerciaux sont souvent associés à un service client et à un support technique professionnel de qualité, ce qui peut rassurer les entreprises et les utilisateurs particuliers, car ils savent qu'ils ont un point de contact pour toute aide nécessaire.
- Marketing et reconnaissance de marque : les entreprises derrière les logiciels propriétaires investissent généralement beaucoup dans le marketing et peuvent ainsi atteindre une large audience. La reconnaissance de la marque joue un rôle important dans les décisions d'utilisation des utilisateurs.
- Fonctionnalités avancées : les applications commerciales sont souvent perçues comme étant plus abouties ou offrant des fonctionnalités plus avancées et intégrées, parfois spécifiquement adaptées aux besoins des entreprises.
- Standards de l'industrie : dans de nombreux domaines, les logiciels commerciaux sont devenus des standards, car ils ont été adoptés massivement et sont devenus essentiels pour certaines tâches spécifiques. On peut citer l'exemple de Microsoft avec Windows.
- Sécurité et conformité : les entreprises qui développent des logiciels commerciaux peuvent garantir la conformité avec les régulations spécifiques à l'industrie et offrir des mises à jour de sécurité régulières, ce qui est crucial pour les utilisateurs professionnels.
Pour conclure, les logiciels open source gagnent du terrain, notamment dans les infrastructures informatiques, comme les serveurs web et les systèmes d'exploitation, où des systèmes tels que Linux ont une grande part de marché.
De même, les outils de développement, les bases de données et certains types de logiciels d'application voient une adoption croissante de solutions open source.
D'un point de vue personnel, j'utilise plusieurs logiciels open source qui n'ont selon moi pas d'équivalent sur le marché commercial.
Néanmoins, je privilégie le commercial sur certaines applications :
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l'IDE : IntelliJ. Après avoir débuté et passé une dizaine d'années sur Eclipse, j'ai téléchargé IntelliJ pour le tester. Depuis, je ne l'ai jamais quitté. Certes, la licence à un coût mais il est justifié.
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les traitements photos : Lightroom et Photoshop, car je n'ai pas été convaincu par les logiciels Darktable et Gimp.
Ma boîte à outils d'indispensables open-source :
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Ditto : extension du presse-papiers standard de Windows. Il enregistre chaque élément placé dans le presse-papiers, ce qui vous permet d'accéder à n'importe lequel de ces éléments ultérieurement. Ditto vous permet de sauvegarder tout type d'information pouvant être placée dans le presse-papiers, texte, images, html, formats personnalisés, etc.
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FreeCommander : c'est une alternative gestionnaire de fichier par défaut de Windows. L'avantage est qu'il propose de nombreuses fonctionnalités au sein d'une seule application.
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KeePass : gestionnaire de mots de passe qui permet de sauvegarder tous ses mots de passe dans une base de données chiffrée sous la forme d'un seul fichier.
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7zip : le célèbre logiciel d'archivage de fichiers qui permet de compresser et de décompresser des fichiers.
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FreeMind : logiciel de cartographie de l'esprit ou Mind mapping en anglais, qui permet de créer des cartes heuristiques afin de représenter graphiquement un concept.
Selon vous, est-ce donné à chacun de devenir contributeur d’une application ?
Oui, en principe, tout le monde peut devenir contributeur !
Mais dans la pratique, il y a plusieurs choses qui vont naturellement s'imposer au contributeur :
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avoir les connaissances techniques nécessaires et respecter les normes du projet. Il faut aussi être prêt à apprendre continuellement car le projet peut prendre de nouveaux chemins qui nécessitent un nouvel apprentissage.
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comprendre la licence sur laquelle il contribue, et donc s'assurer qu'il respecte ses règles, cela très important.
Dans tous les cas, devenir contributeur peut être une expérience très enrichissante, car elle permet d'apprendre et de progresser, de se faire des contacts, qu'ils soient professionnels ou amicaux, et d'avoir un sentiment de contribution à quelque chose d'utile.
- Vues113