Intelligence Artificielle : Vers une IA pour tous, par tous ?
Lors de l’événement Vivatech où nous avons assisté à une conférence intitulé : AI, by the people, for the people.
Les intervenants, Jacques Attali, éminent économiste français, et Yann Le Cun, chef du département IA chez Meta, ont partagé leurs réflexions sur l'impact et l'avenir de l'IA.
Partie 1 : Des inquiétudes liées à l'IA
Jacques Attali a exprimé ses inquiétudes quant à l'utilisation de l'IA, en particulier en soulignant l'importance des prédictions. Il a illustré son propos en mentionnant la météo ou la guerre qui avaient une nécessité de prédiction pour être le plus précis possible. Il a insisté sur ce devoir de prédiction quant à l’utilisation future des intelligences artificielles.
De même, il a évoqué que les stratégies de guerre sont élaborées en se basant sur des prédictions et des modèles d'analyse. Toutefois, Attali a exprimé sa crainte que si l'IA était utilisée de manière irresponsable, cela pourrait conduire à une "économie de mort", où les entreprises exploiteront l'IA à des fins néfastes pour la société.
Partie 2 : L'avenir de l'IA
Yann Le Cun, lauréat du prix Turing, a adopté une approche plus nuancée envers l'intelligence artificielle. Il a souligné que les IA actuelles sont principalement formées à partir de textes et ont une connaissance limitée de la réalité quotidienne. Le Cun a illustré cette limitation en comparant les capacités d'un enfant de 10 ans, capable de débarrasser une table en comprenant le contexte, à celles d'un robot qui ne peut pas accomplir cette tâche avec la même aisance. Il a également mentionné les erreurs encore commises par les voitures autonomes, soulignant que des adolescents de 17 ans peuvent apprendre à conduire en quelques heures de pratique. Ainsi, il a souligné que malgré les progrès réalisés, l'IA n'a pas encore atteint une intelligence équivalente à celle de l'homme dans de nombreux domaines.
En termes d'avenir, Yann Le Cun a émis l'hypothèse que dans quelques années, nous aurons tous des assistants personnels basés sur l'IA. Ces assistants seront plus intelligents que nous, mais resteront obéissants et bien intentionnés, ne représentant pas une menace pour la société. Il a plaidé en faveur du développement d'IA contrôlables par les humains, dont l'objectif principal serait de servir le bien public.
Partie 3 : La communauté de l'IA
Yann Le Cun a souligné que pour parvenir à une IA sous contrôle, il est essentiel qu'elle soit étroitement surveillée par une large communauté. Il a préconisé une approche en open source pour l'IA, citant l'exemple de Meta où des systèmes d'IA ouverts sont développés. Selon lui, si nos interactions futures s'effectuent principalement avec des systèmes d'IA, ces systèmes deviendront le berceau du savoir humain. Il a insisté sur la nécessité de faire confiance à ces IA, et a proposé qu'elles soient régies par un modèle similaire à celui de Wikipédia, transparent et contrôlé en permanence par la communauté dans l'intérêt commun.
Cette conférence a mis en lumière les inquiétudes de Jacques Attali quant à l'utilisation inappropriée de l'IA où il a notamment averti sur le fait que le futur n’annonce pas toujours le meilleur mais que le pire peut prendre le dessus.
D'un autre côté, Yann Le Cun a souligné la nécessité de développer des IA contrôlables par les humains, qui surpasseront notre intelligence mais ne représenteront pas une menace. Il a également mis l'accent sur l'importance d'une communauté large et transparente pour façonner l'avenir de l'IA. En tant que spécialiste de l'intelligence artificielle, ces réflexions suscitent une réflexion approfondie sur les enjeux et les opportunités de cette technologie émergente.
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